A l’eau à la bouche, nous aimons raconter des histoires qui inspirent. À travers notre Magazine, nous mettons en lumière des personnalités passionnées qui façonnent les industries du vin, de la gastronomie et de l’art de vivre, des personnes dont la créativité, la sincérité et l’engagement résonnent avec les valeurs que nous défendons chaque jour à l’agence, et que nos clients apprécient profondément.
Pour cette édition, nous nous sommes rendus dans l’une des régions viticoles les plus emblématiques de Californie pour rencontrer une femme inspirante : Lisa Amaroli, cheffe de cave chez Benziger Family Winery, dans le comté de Sonoma. Forte de plusieurs décennies d’expérience, profondément engagée dans la durabilité, et adepte de la biodynamie, Lisa incarne avec passion l’équilibre entre savoir-faire, respect de la terre et transmission.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Lisa Amaroli, cheffe de cave chez Benziger Family Winery, en Californie. J’ai passé la majeure partie de ma carrière ici, en grandissant avec l’équipe et les terres que nous cultivons.
Qu’est-ce qui vous a attirée vers la vinification ?
J’ai commencé avec un mentor formidable qui m’a permis de découvrir à la fois l’aspect technique du vin et la gestion humaine. Lorsqu’il est parti à la retraite, j’ai pris les rênes et pu enfin me concentrer pleinement sur ce que j’aime le plus : faire du vin. Les vendanges restent le moment le plus excitant de l’année - autrefois stressantes, elles sont aujourd’hui un vrai plaisir.
Comment décririez-vous la culture d’entreprise chez Benziger ?
De l’équipe du vignoble jusqu’à la direction, tout le monde est passionné et heureux d’être là. Cette énergie est contagieuse. On apprend de nos erreurs dans un esprit très collaboratif, avec un amour partagé du vin.
Quelle est votre philosophie en matière de vinification ?
Je laisse le vignoble s’exprimer. Nous utilisons des levures indigènes et intervenons le moins possible. L’idée est de respecter le caractère naturel du raisin et de la terre. Tous nos vins sont biodynamiques, et l’agriculture régénératrice est au cœur de notre démarche.
Quels sont les grands courants qui, selon vous, façonneront l’avenir du vin ?
Les jeunes consommateurs posent davantage de questions et s’orientent vers des vins bio ou biodynamiques. C’est encourageant. Autrefois mal comprise, la biodynamie gagne en crédibilité. Mais il reste encore un défi majeur : l’éducation du consommateur.
Un vin dont vous êtes particulièrement fière ?
Notre Chardonnay biodynamique. Il a une acidité vive et une fraîcheur inattendue pour un blanc californien. Il rappelle davantage un vin de Bourgogne. Ce n’est pas un vin pour tout le monde, mais il surprend agréablement les amateurs curieux.
Quelle place occupe la durabilité dans votre travail ?
C’est fondamental. Du sol à la gestion des parasites, nous cherchons constamment à cultiver plus durablement, sans augmenter les coûts. Je crois sincèrement que les pratiques bio et biodynamiques peuvent être accessibles si elles sont bien pensées.
Comment votre expérience de femme dans le milieu du vin a-t-elle influencé votre parcours ?
Il y a eu des défis, bien sûr, mais le secteur évolue. J’ai eu la chance de bénéficier de mentors comme Rodrigo Soto, qui m’a aidée à garder le cap. Ce type de soutien est essentiel, surtout pour les femmes qui accèdent à des postes de direction.
Un conseil pour les jeunes femmes qui souhaitent se lancer ?
Trouvez les bonnes personnes autour de vous : des mentors, des soutiens. Soyez patientes, ouvertes, et n’ayez pas peur d’être vous-mêmes. L’industrie a besoin de diversité et de nouvelles voix.
Comment vous projetez-vous dans les prochaines années ?
Continuer à explorer la biodynamie et à renforcer le lien avec notre communauté de membres. Notre modèle DTC (vente directe au consommateur) est très fort — il représente 95 % de nos ventes — et nous voulons encore le développer. Au final, mon objectif est de raconter notre terroir dans chaque bouteille.
Votre accord mets et vin de rêve ?
Pinot Noir et canard. Toujours. Mais si je devais boire un dernier verre avant de quitter ce monde ? Un Barolo avec un tartare de veau.
