Chez l’eau à la bouche, nous aimons les projets sincères, ceux qui racontent une histoire d’engagement et de convictions fortes. Cette fois-ci, cap sur la Californie pour rencontrer Taylor et Ryan, les fondateurs de Polemonium, une jeune maison de vin qui fait rimer authenticité, écologie et plaisir simple. Chez eux, pas de poudre aux yeux, mais du jus vivant, des vidéos faites maison, et un rapport au vin aussi direct que chaleureux.
Si votre vin était une conversation, à quoi ressemblerait-elle ?
Taylor : À une discussion à la lumière d’un feu de camp. Sans posture, sans jargon. L’idée, c’est de créer un espace de confiance où les gens peuvent poser des questions, apprendre, ou juste savourer. On veut un vin qui parle clair, pas qui impressionne.
Le mot “transparence” revient souvent dans votre discours. Comment ça se traduit concrètement ?
Ryan : C’est simple : on montre tout. On fait des vidéos où on explique nos choix, nos essais, même nos erreurs. Les gens veulent savoir ce qu’ils boivent, d’où ça vient, pourquoi on l’a fait comme ça. C’est ça, la transparence : dire les choses sans filtre, même quand c’est imparfait.
Vous travaillez aussi avec des associations environnementales. Quel est le lien entre vin et engagement ?
Taylor : Le vin, c’est la terre. Si on la maltraite, on détruit la source. On a choisi de collaborer avec l’Eastern Sierra Land Trust parce qu’ils protègent ce qui est essentiel : le sol, l’eau, la biodiversité. Pour nous, faire du vin responsable, ça commence par là.
Quel est le moment qui vous a le plus marqué depuis le début de l’aventure Polemonium ?
Ryan : Le jour où on a étiqueté notre première bouteille à la main, chez nous, en rigolant. On venait de produire 1 000 caisses. C’était petit à l’échelle du marché, mais immense pour nous. Ce moment-là, c’était l’aboutissement d’un rêve… et le début d’un autre.
Votre contenu est très personnel. Pourquoi avoir choisi de vous exposer autant ?
Taylor : Parce que le vin, c’est personnel. Si tu caches les gens derrière la bouteille, tu rates l’essentiel. On filme nous-mêmes, avec nos mots, nos gestes. Ce n’est pas du marketing, c’est du partage. On veut que ceux qui boivent notre vin sentent qu’ils font partie de l’histoire.
Comment voyez-vous Polemonium dans cinq ans ?
Ryan : Toujours petit, mais mieux structuré. On vise 5 000 ou 6 000 caisses, pas plus. On veut grandir sans devenir "corporate". L’idée, c’est de rester disponibles, accessibles. Que quelqu’un puisse encore nous écrire directement et recevoir une vraie réponse, pas un message automatique.
Et si vous deviez décrire votre vin en un seul mot ?
Taylor : Honnête.
Ryan : Vivant.
Et pour trinquer à tout ça ?
Taylor : Une cuvée fraîche, sans soufre ajouté, à boire dehors, au soleil couchant. Avec du pain grillé et un fromage un peu sauvage.
Ryan : Et nos chiens pas loin, forcément.