Originaire de Saint-Martin, petite île française des Caraïbes, Sylvie Tannhauser incarne l’ouverture internationale du monde du vin. Aujourd’hui responsable hospitalité dans un domaine de Napa Valley, elle revient sur un parcours riche, entre passion, persévérance et transmission.
Comment a commencé votre aventure dans le vin ?
J’ai étudié l’hôtellerie et le commerce à Montpellier, puis j’ai vécu à Londres où j’ai suivi des cours de sommellerie. C’est là que j’ai vraiment découvert le vin, grâce à des amis du métier, notamment un chef. Petit à petit, c’est devenu plus qu’un intérêt : une vocation. Quand je me suis installée à Napa avec mon mari, j’ai décidé de me lancer pour de bon.
Cela fait maintenant plus de 10 ans que vous êtes à Napa Valley. Qu’est-ce qui vous plaît encore aujourd’hui ?
L’énergie, la diversité, l’ouverture. Chaque jour est différent. Et même après toutes ces années, je continue d’apprendre. Ce milieu évolue sans cesse : c’est ce qui le rend passionnant.
Quel est votre rôle aujourd’hui ?
Je suis responsable de l’accueil et des dégustations chez Artesa Vineyards & Winery. Je veille à ce que chaque visite soit une expérience unique. Derrière chaque bouteille, il y a une histoire, et mon travail, c’est de la raconter, de créer un lien. Je forme aussi mon équipe pour que chaque personne qui passe la porte se sente attendue, comprise, valorisée.
En tant que femme, comment avez-vous vécu votre place dans ce milieu ?
Au début, c’était difficile. Les femmes n’étaient pas toujours prises au sérieux. Aujourd’hui, les choses changent : les femmes sont de plus en plus visibles, et des réseaux se créent pour les soutenir. Si je devais donner un conseil à une jeune femme qui débute, ce serait : sois toujours irréprochable, va plus loin que ce qu’on attend de toi.
Quels changements vous ont le plus marquée dans l’industrie du vin ?
Beaucoup de choses ! Les clients ne veulent plus seulement acheter une bouteille, ils veulent vivre une expérience. On a donc revu nos offres : plus interactives, plus sensorielles. Et puis, la technologie évolue vite, les réseaux sociaux, les réservations en ligne… il faut rester agile. J’observe aussi une vraie montée des femmes dans les postes techniques, comme l’œnologie, et ça, c’est très encourageant.
Quels sont vos projets pour la suite ?
J’aimerais me diriger vers la formation. Transmettre ce que j’ai appris, former les jeunes, notamment les femmes, à trouver leur place dans ce monde. J’ai toujours eu cette fibre pédagogique. Ce serait une suite naturelle à mon parcours.
Un mot sur Artesa Vineyards & Winery, le domaine où vous travaillez ?
C’est un lieu à part. On y trouve des cépages espagnols comme le Barino ou le Tempranillo, ce qui est rare ici. Mais au-delà des vins, c’est l’ambiance : les vues, l’accueil, le soin qu’on met à créer une vraie expérience pour le visiteur. C’est ce que j’aime.
Et côté tendances ?
Le mousseux revient en force ! On adapte notre production pour répondre à cette demande. On sent aussi que la jeune génération cherche du sens, de l’authenticité, de l’émotion. À nous d’être à la hauteur.